De Pal, de Contre−pal, de Lambel, et de Face,
Et tout ce que Segond dans son Mercure entasse.
Une vaine folie enivrant la raison,
L'honneur triste et honteux ne fut plus de saison.
Alors, pour soutenir son rang et sa naissance,
Il fallut étaler le luxe et la dépense
Il fallut habiter un superbe palais,
Faire par les couleurs distinguer ses valets :
Et, traînant en tous lieux de pompeux équipages,
Le duc et le marquis se reconnut aux pages. Bientôt, pour subsister, la
noblesse sans bien
Trouva l'art d'emprunter et de ne rendre rien ;
Et, bravant des sergents la timide cohorte,
Laissa le créancier se morfondre à la porte.
ais, pour comble, à la fin, le marquis en prison
Sous le faix des procès vit tomber sa maison.
Alors le noble altier, pressé de l'indigence,
Humblement du faquin rechercha l'alliance ;
Avec lui trafiquant d'un nom si précieux,
Par un lâche contrat vendit tous ses aïeux ;
Et, corrigeant ainsi la fortune ennemie,
Rétablit son honneur à force d'infamie.
Car, si l'éclat de l'or ne relève le sang,
En vain l'on fait briller la splendeur de son rang.
L'amour de vos aïeux passe en vous pour manie,
Et chacun pour parent vous fuit et vous renie.
ais quand un homme est riche, il vaut toujours son prix.
Et l'eût−on vu porter la mandille à Paris,
N'eût−il de son vrai nom ni titre ni mémoire,
D'Hozier lui trouvera cent aïeux dans l'histoire.
Toi donc, qui, de mérite et d'honneurs revêtu,
Des écueils de la cour as sauvé‚ ta vertu,
Dangeau, qui, dans le rang où notre roi t'appelle.
Le vois, toujours orné d'une gloire nouvelle,
Et plus brillant par soi que par l'éclat des lis,
A M. le marquis de Dangeau
A M. le marquis de Dangeau 5